Trouble de l’apprentissage du langage écrit, la dyslexie toucherait 5 % des enfants. Une classification permet de distinguer la dyslexie phonologique (difficulté de déchiffrage des mots) de la dyslexie de surface (difficulté à reconnaître le mot dans sa globalité) et de la dyslexie mixte (combinant les 2 difficultés). Représentant respectivement 70 %, 10 % et 20 % des cas, ce diagnostic plus précis permet de savoir comment orienter la rééducation de l’enfant par les spécialistes.
Quelles sont les difficultés liées à la dyslexie de surface ?
Un lecteur sans troubles de l’apprentissage du langage écrit, combine instinctivement deux « voies de lecture » : la voie phonologique (déchiffrage syllabique) et la voie lexicale (mémorisation de l’aspect visuel du mot).
Lorsqu’un enfant est atteint de dyslexie de surface, il doit déchiffrer un mot comme s’il le voyait pour la première fois ! Sa représentation mentale est impossible, il ne « stocke » pas les mots dans son lexique interne. Il ne peut faire appel qu’à la voie d’assemblage pour lire le mot…
Généralement, un dyslexique de surface écrit de manière phonétique, commettant un nombre élevé de fautes d’orthographe (dysorthographie). Les lettres proches, telles que « b » et « d », « p » et « q » sont souvent confondues. Plus son écriture est hasardeuse, plus l’enfant éprouve des difficultés à lire. Si elle ne concerne que 10 % des dyslexiques diagnostiqués, la dyslexie de surface est assez handicapante, puisque ses difficultés rejaillissent aussi sur la compréhension du texte.
Pourquoi faut-il la diagnostiquer rapidement ?
À l’image des autres troubles d’apprentissage, la dyslexie de surface doit être diagnostiquée le plus précocement possible, pour qu’une solution adaptée à l’enfant puisse être mise en place. À noter qu’elle ne pourra pas se faire de manière formelle avant 18 mois d’apprentissage de la lecture.
Traditionnellement, la mauvaise tenue du crayon, le refus d’écrire, la réalisation d’un travail peu soigné ou une écriture illisible, suffisent à alerter l’enseignant. Il peut alors conseiller aux parents une consultation médicale, qui devrait les orienter vers un orthophoniste ou un psychologue.
Ces professionnels réalisent alors différents tests des fonctions cognitives, pour déceler la dyslexie et estimer sa gravité. Généralement, des examens neurologiques, psychologiques, ainsi que des examens de la vue et de l’audition, sont réalisés pour éliminer des pistes et cibler, le cas échéant, ce trouble.
Existe-t-il un traitement pour soigner la dyslexie de surface ?
À l’image des autres formes de dyslexie, il n’existe pas de traitement pour la dyslexie de surface. Mais cela ne traduit pas de déficience intellectuelle, de lésion neurologique ou de problème sensoriel (audition, vision).
Mais l’intervention de plusieurs professionnels peuvent venir compenser les difficultés de l’enfant — notamment les difficultés scolaires — chacun dans sa spécialité. Par exemple, un orthophoniste peut déployer des exercices sur l’attention visuelle et verbale de court terme, sur les mots irréguliers ou encore sur la reconnaissance visuelle de certains phonèmes via des stratégies mémo-techniques. Un psychothérapeute concentrera son intervention sur la confiance en soi, la gestion de son mal-être ou de sa différence. Un psychomotricien sera davantage axé sur ses difficultés de motricité…
